Les confinements successifs ont laissé le champ libre à de nombreuses interrogations. Contrairement à ce que nous pouvions redouter, le marché de l’immobilier a bien résisté en 2020 (+ 2,1%) sur le plan national. Dans une moindre mesure, les Français continuent à investir encore dans les grandes métropoles. Les résultats des neufs plus grandes villes françaises attestent de la hausse + 2,6% en moyenne contre + 5,2 % en 2019.
Une seule ville affiche une faible baisse du prix de l’immobilier : Bordeaux
Les chiffres de l’immobilier à l’heure de la Covid-19
Bordeaux reste à la troisième place des villes les plus chères, après Paris (10 402 euros le m²) et Lyon (5 432 m²). Pourtant, pour la première fois depuis des années, les prix ont baissé légèrement de – 0,7%. Le mètre carré peut atteindre 4 624 euros dans la capitale girondine.
Pour comprendre ces chiffres, il faut remonter quelques années en arrière. Depuis 2014, les prix des logements se sont envolés et ont progressé de 29, 93 %. Il est fort possible qu’ils aient atteint un plafond.
Un seuil que, pourtant, bien peu d’habitants peuvent se permettre. Le pouvoir d’achat moyen d’un girondin s’élève à 200 000 euros. L’augmentation du coût de la vie et un bassin d’emploi en recul limitent l’accès à l’investissement immobilier. Ce qui explique aussi le recul des transactions.
Des indicateurs négatifs pour une reprise de l’immobilier à Bordeaux
Les prix très élevés n’expliquent pas tout. La réputation d’une ville bourgeoise sécure et tranquille est mise à mal depuis quelques mois. Bordeaux, la “belle endormie”, fait face à des problématiques nouvelles.
De nombreux faits divers et actes de violence font la une de la presse régionale. La circulation difficile dans le centre-ville, les problèmes de transport rendent le quotidien moins attirant.
La situation économique tendue en Gironde, car deux secteurs phares sont touchés : le vin et l’aéronautique. Les répercussions économiques de la crise se ressentiront en 2021 sur l’immobilier.
Comme pour confirmer tous ces éléments, la ville de Bordeaux passe de la 7ᵉ à la 11e place du classement des villes de France où il fait bon vivre.
L’attractivité des bords de Garonne est moindre. Cependant, les experts n’envisagent pourtant pas un effondrement du marché. La diminution des prix n’excédera pas les – 5% et en France. Autre élément rassurant, 56 % des acquéreurs pensent concrétiser un investissement dans les six mois.
Bordeaux métropole et ses alentours toujours attractifs
Les quartiers historiques, le “triangle d’or”, place de la Bourse, Grands Hommes et le quartier des chartrons résistent à la crise.
Mais la véritable évolution du marché de l’immobilier à Bordeaux se situe au niveau des transactions de maisons et d’appartements. Les Bordelais comme les Français achètent des logements plus grand. On assiste à une explosion de la demande de maisons (avec une offre en chute de -14%).
Les différents confinements expliquent certainement cette tension entre offre et demande. Elle se retrouve dans les chiffres avec une progression des prix pour les maisons de 4,1% (+ 1,2 pour les appartements). La superficie moyenne des acquisitions atteint des records.
Pour acheter plus grand, les Français jouent sur les paramètres du crédit, la durée des prêts est très haute (21 ans en moyenne). Ou alors, comme on l’observe à Bordeaux, les acquéreurs se tournent vers la périphérie. Si vous passez par une agence immobilière au Bouscat par exemple, vous aurez accès à un marché comportant des biens à 3954€ du m² pour un appartement, ce qui est moins cher que Bordeaux tout en étant collé. La périphérie de manière générale vous propose plus d’espace, et des logements plus grands et plus accessibles. Il vous faudra faire un choix entre le coût, l’espace et le temps que vous êtes prêt à consacrer à votre trajet domicile-travail.