Dans un climat de vive concurrence, les banques françaises ont de nouveau baissé les taux d’intérêt des crédits immobiliers durant le mois de juillet. Une baisse qui fait suite à bien d’autres au point que, désormais, certains emprunteurs bénéficient d’un taux inférieur à 1 %.
Pourquoi une telle tendance baissière ? Jusqu’où iront les banques ?
Une concurrence des établissements bancaires qui profite aux particuliers
Les mois se succèdent et se ressemblent en 2019. Depuis le début de l’année, les taux d’intérêt proposés par les établissements bancaires aux particuliers désireux de devenir propriétaires ne cessent de s’effriter.
Cette tendance baissière a atteint un nouveau plancher record en juillet 2019 avec un taux moyen de 1,21 %, toutes durées confondues. C’est ainsi 0,04 % de moins qu’en juin (1,25%) et 0,08 % de moins qu’au mois de mai (1,29 %). Même si ces chiffres s’entendent bruts de toute assurance, notamment l’assurance prêt, ceux-ci restent très bas.
Selon monconseillerimmo.com, site spécialisé dans ce domaine, il est peu vraisemblable que la tendance s’inverse d’ici à la fin de l’année, car :
- la chute des taux a été amorcée il y a plusieurs années déjà. Ainsi, en février 2008, pour emprunter sur 15 ans pour acheter un bien immobilier, il était difficile de trouver beaucoup mieux que 4,60 % brut de toute assurance. Dix ans plus tard, en février 2018, le taux moyen n’était déjà plus que de 1,40 % ;
- la concurrence entre les établissements bancaires est particulièrement vive, dans un marché qui tend à ralentir. Cela implique donc une baisse de la demande en crédit immobilier et l’obligation pour les différents acteurs de proposer des offres toujours plus attractives.
Pour les particuliers, c’est évidemment une aubaine immanquable pour devenir propriétaire de leur logement, voire pour acheter une résidence secondaire ou même investir dans la pierre. Malheureusement, cette baisse du coût d’un crédit a eu un effet pervers sur les prix de l’immobilier en France, avec une nette augmentation, notamment dans les zones tendues comme Paris et l’Île- de-France, Bordeaux, Nantes ou encore Saint-Nazaire.
Taux d’intérêt des crédits immobiliers : pourquoi les banques peuvent-elles encore baisser ?
Pour l’établissement de leurs grilles de taux d’emprunt immobilier, toutes les banques sans exception s’appuient sur les OAT ou taux d’obligation assimilables du Trésor.
Si ceux-ci partent à la hausse, les banques finissent immanquablement par suivre, à moins de rogner sur les marges dégagées pour rester ultra-concurrentielles. En revanche, si la tendance est à la baisse, ces mêmes banques abaissent leur taux. Et c’est précisément ce qui s’est produit depuis le début de l’année 2019.
Ainsi, les taux d’obligation assimilables du Trésor à 10 ans qui étaient de 0,62 % courant janvier ont connu une baisse significative. Ainsi, courant mars, ils étaient de 0,46 %, ce qui a représenté une véritable bouffée d’air pour des banques à la limite de la rentabilité, tout du moins en ce qui concerne cet aspect de leur activité.
Cela leur a également permis de bénéficier d’une marge de manœuvre supplémentaire et, donc, de proposer des taux fixes toujours plus attractifs.
Le taux à 1% : bientôt une généralité ?
Si certains emprunteurs bénéficient effectivement d’un taux de 1%, il ne faut guère espérer sa généralisation. En effet :
- les banques sont actuellement à la limite de leur seuil de rentabilité en ce qui concerne le crédit immobilier. Elles ont par ailleurs considérablement réduit leur marge pour rester compétitives et ne possèdent plus aucun levier d’action ;
- si les taux déjà très bas ont pu toutefois encore baisser ces derniers mois, ce n’est que parce que les OAT ont connu la même tendance. La Banque Centrale Européenne a d’ailleurs confirmé sa volonté de prolonger sa politique de taux bas jusqu’à la fin 2019, voire au-delà. Mais même là, on voit bien que la marge de manœuvre se réduit comme peau de chagrin.
Pour concrétiser un projet immobilier, il est donc inutile d’attendre une nouvelle baisse significative des taux. Cette tendance a pratiquement atteint un plancher et le gain à espérer pour un particulier est peu significatif au regard des prix des biens qui, quant à eux, augmentent significativement.