CAFPI, courtier en prêts, a publié le 5 août 2020 sa « météo des taux ». Plus des deux tiers de ses clients de juillet étaient des primo-accédants. Ils ont emprunté en moyenne 231 100 euros sur une durée de 281 mois. L’effort consenti représente 5,59 années de salaires. Quant aux autres accédants, ils dépensaient dans le même temps 371 400 euros à rembourser en 263 mois, représentant 6,5 ans de salaires.
Moins de dossiers acceptés mais des conditions plus intéressantes
Les taux d’intérêt moyens sur le marché bancaire s’affichent, en août 2020, à :
- 1,65 % sur 25 ans,
- 1,45 % sur 20 ans,
- 1,25 % sur 15 ans,
- 0,95 % sur 10 ans.
Par rapport à juillet 2020, ils ont légèrement fléchi, sauf sur 20 ans, où ils s’affichaient à 1,30 % seulement.
Parallèlement, les taux négociés sont inférieurs aux taux affichés, de l’ordre de -0,40 % quelle que soit la durée, démontrant que les meilleurs profils continuent d’obtenir auprès des banques les meilleurs taux négociés, avec l’aide d’un courtier.
Il faut d’ailleurs souligner que le nombre de dossiers acceptés continue de baisser. En ce sens, les banques s’en tiennent aux critères définis fin 2019 par le Haut conseil de stabilité financière, éliminant ainsi les profils les plus fragiles. Pas moyen d’y échapper, sauf à payer comptant son achat immobilier, ce qui ne peut être le fait que d’une très petite minorité d’accédants à la propriété. Le volume des transactions a également diminué du fait de la situation économique défavorable au sortir du confinement.
Pour éviter que de trop nombreux ménages ne soient écartés du crédit immobilier, la ministre du logement, Emmanuelle Wargon, soutenue par les intermédiaires de crédit, veut mettre en place des mesures destinées à faciliter l’accession :
- élargissement du prêt à taux zéro,
- APL accession.
Un rapport déposé à l’Assemblée nationale en juillet 2020 propose de mieux accompagner l’accession à la propriété, notamment par la mobilisation du prêt social location-accession et les organismes de foncier solidaire et par un suivi de l’impact du resserrement des critères d’obtention des prêts sur les accédants, assorti d’un assouplissement temporaire des conditions d’octroi si c’était le cas.
Des taux plus élevés en Corse que sur la Côte d’Azur
Le communiqué CAFPI fait le point sur le pouvoir d’achat immobilier en fonction des régions. Sans surprise, le prix du mètre carré augmente dans la majorité des grandes villes, à l’exception de Bordeaux, et Nice. Les plus fortes hausses sur un an sont constatées à Rennes (près de 35 %), Lille et Lyon.
Dans ce baromètre régional, les régions Occitanie et PACA n’offrent pas seulement le meilleur ensoleillement. Ce sont elles aussi qui proposent les meilleurs taux, sur toutes les durées, sauf 25 ans :
- 0,81 % sur 20 ans,
- 0,66 % sur 15 ans,
- 0,48 % sur 10 ans.
L’Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine détiennent le record de taux bas sur les prêts à 25 ans, avec un taux à 1,10 %.
C’est en Corse et à l’Outre-mer que les taux sont les plus élevés :
- 1,32 % sur 25 ans,
- 1,23 % sur 20 ans,
- 1,03 % sur 15 ans,
- 0,74 % sur 10 ans.
Acheter un bien à Paris crève tous les plafonds, et pas seulement en termes de prix. Les taux sur 25 ans sont les plus élevés, à 1,40 %. Tandis qu’en Pays de Loire, ce sont les taux à 10 ans qui sont les plus élevés (0,85 %).
Il ne faut donc pas seulement bien choisir sa banque pour réaliser un prêt immobilier mais aussi bien choisir sa région.